"Ton devoir réél est de sauver ton réve"

"Ton devoir réél est de sauver ton réve"
Amédéo Modigliani

mardi 11 novembre 2014

 Les ateliers "des mots là haut"


"La poésie est cette musique que tout homme porte en soi."
William Shakespeare

Cet Atelier a pour objectif de libérer les images poétiques qui sommeillent en chacun de nous.
A partir de thèmes divers , d’expériences sensorielles, de voyages imaginaires, de jeux et d'exercices d’écriture, vous partirez à la découverte de votre identité poétique .
L’enjeu est ici de trouver sa propre manière d'écrire dans une ambiance d’expérimentation guidée et bienveillante.
Comme tout ce qui n'est pas donné est perdu, en fin d'année , les fruits de cet atelier pourront donner lieu à une présentation publique (exposition, spectacle, enregistrement sonore )


Fanny Rigal est une poète comédienne. Elle a remporté un prix de poésie à un concours régional et elle a pris part à divers ateliers d’écriture tel que ceux du GFEN, de Philippe Berthaut (La chaufferie de la langue) et de Christian Glace.
Plusieurs de ses poèmes ont été publiés dans des revues poétiques sous le pseudonyme de Fanny Sheper. (Le moulin de poésie, L’étrave, Traction-brabant, Nouveaux délits et Libellé.)
Elle a fondé en collaboration avec Charlène Peticlerc, la compagnie « Ligne Mouvante » dont le spectacle « Mon sublime ordinaire » met en scène l’alliance de la poésie et de la danse (festival « Art Tempo », festival " Danse au fil d’avril", théâtre du Fil à plomb , Cave poésie, Mix'art, La Chapelle)
 Elle fait régulièrement des lectures poétiques à la Maison Blanche, la Chapelle, Chez ta mére et Mix’art Myrys.

Pour plus d’informations :
fannysheper.sitew.com / lignemouvante.sitew.com

Infos pratiques:
Atelier bimensuel
Les premiers et derniers lundis du mois
adolescents et adultes débutants ou confirmés
premier atelier gratuit
30 euros par mois
5 euros de cotisation annuelle à l'association Ligne Mouvante
20h 23h (horaires ajustables)
salle : 21 rue fleurance 31400 Toulouse
Contacts:
0615961415
lignemouvante@gmail.com

dimanche 1 décembre 2013

les pâquerettes des bords de routes

Photos Jean Louis Millet

Qu’est ce qu’on n’a pas fait comme cochonneries tous les deux
On pouvait pas s’empêcher
Dans les hautes herbes perdues dans les branches
Contre un mur accroché aux antennes
Au pied d’une poubelle la tête dans  les bijoux
Sur un banc gribouillé tout en haut des néons

On s’est rependus un peu partout
On se promenait dans les villes
Les mains sales de délices et  les yeux juteux
On s’enveloppait tout le temps comme des nuages

Ton jean en tire bouchon et ma culotte au plafond
C’était rigolo
Dans un lit qui grimpe aux rideaux décoiffés
Contre un pylône les orteils dans les fils électrifiés
Dans un vieux sofa rouge et profond comme la mort des amants
Sur un plancher penché les cheveux mouillés
Dans le sable les doigts salés

On l’a fait mille fois partout
Comme des obsédés qui vont trépasser
On s’est écarquillés, on s’est entremêlés
Comme les derniers dingues d’une dynastie effondrée

On  l’a  fait
Cachés dans un zoo près des papillons
Dans les toilettes d’un bus bondé
A califourchon dans une forêt poilue
Sur un vieux lavabo qui boitait
Sur une peau de vache dans l’étincelle d’un crépitement
Contre un  matelas à poils dans les étoiles
Dans un parking glauque à en péter les vitres
Dans les pâquerettes et les plastiques des bords de routes

On l’a fait partout, tout le temps
Comme des damnés qui vont crever
Comme des gamins déglingués qui se font briller
On l’a fait partout et après on est rentrés chez nous
On s’est évaporés comme ça dans une buée.

 Fanny Sheper


Poème publié sur le site "Au hasard de connivence" animé par Jean Louis Millet

http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/11/25/l-oeil-la-plume-5230105.html


dimanche 24 novembre 2013

Patti la pluie


Collage Jean Louis Millet

C’est une longue femme anguleuse
Pas plus épaisse qu’un os
Visage louche aux grands yeux noirs
Elle traîne dans des hôtels miteux
Remplis  d’artistes et de crasse
Sur les rocailles de la misère bohème
Elle griffe des poèmes et des étoiles bleus.
Parfois elle marche ivre sous la pluie
Pour transcender la disette et les murs jaunis
Elle dessine, elle écrit, elle est dévouée,
C’est une artiste crève la faim,
Une chatte maigre au charme de gouttière
Qui  connaît les ténèbres des crassiers des âmes.
Quand elle chante comme  une madone  destroy
Avec ses pelures de loup et sa voix de jalouse avinée
On dirait qu’elle va tous les bouffer !
Perchée là haut, comme un corbeau trempé sur sa branche
Elle pose ses yeux de charbon mouillé
Sur nos petites vies  pressées
Sur nos petites vies pressées
Sur nos petites vies pressées


Fanny Sheper 

Poème publié sur le site de Jean Louis Millet>>>  http://jlmi22.hautetfort.com

lundi 23 septembre 2013

1ere de " Mon sublime ordinaire" à Mix'art Myrys 06/09/13





                                                        
                                                 Photos : Didier Jaquet et Ypok          

                                                    Lignemouvante.sitew.com

lundi 8 juillet 2013

Jim sans poches



Photocollage Jean Louis Millet 2013




Pauvre gamin à l’audace à peine voilée

Qui se trimballe dans des rues tailladées,

Abusant joyeusement des éclats urbains de plastiques

Des drôles de légendes qui font planer.

Tes cauchemars sont dans les impasses et les arrières cours

Où des êtres profanes et maniérés te tendent la main.

La ville est généreuse mais cadenassée

Pour les mignons perchés comme toi.

Il te faudra t’injecter des baisers de douleurs

Si tu veux grandir comme les vieux.

Jeune prodige d’une aristocratie mal famée,

La jeunesse qui trainent dans tes poches

Est une image branlante sortie du puits organique.

Du puits organique des amants scabreux qui t’on oublié au bar.

J’aimerais que le soir, des chansons enfumée de douceur

Viennent émerveiller ton âge de splendeur.

J’aimerais que tu puisses t’évader sur les vagues de la route

 Galope, petit galopin aux grimaces d’ange 

Car ta sacoche est pleine de chandelles et de rêves

De chandelles et de rêves

Qui ne demandent qu’à  jouir de tout.



Fanny Sheper

lundi 22 avril 2013

Un réve qui réve d'un réve qui réve ...



 
alice4 collage Jean Louis Millet 2013




DANS LE CRANE D' UN BATEAU

Dans le crâne d’un bateau fané
Je goute la fraicheur d’une bouche spectrale et parfumée.
Tout à l’heure, j’ai croisé un chien errant qui léchait le sol de l’été
Il m’a fait penser à moi, quand je léchai le sol où tu étais.
Je me suis réveillée dans l’autobus avec un lapin blanc sur l’épaule,
Les voyageurs avec leur front dressés regardaient les collines de tapis défiler.
J’ai marché bien longtemps au milieu d’une foule hideuse qui ne sourit plus,
J’ai même couché dans les hôtels où couche la foule hideuse qui ne sourit plus,
J’ai regardé sous leurs lits, il y a avait leurs draps stupides
Et leurs filles arrogantes et confortables.
Je me suis rendormie dans un train
J’étais gardée par des grenouilles qui ne comprenaient rien
Exprès pour leur échapper
Je rêvais de ton cou nu et bleuté
Et dans mon rêve, je me disais :
« Peut être que le sourire du papillon
Me sauvera de la morsure de cette maudite quenouille »
« Mais que peut bien faire un papillon contre une sorcière ? »
Me répondirent les grenouilles qui comprenaient tout.
Comme à chaque fois, Je me réveille au même endroit
Dans le crâne vide d’un bateau fataliste
Qui répète inlassablement avec sa vielle voix ferreuse :
« Tu ne fus pas bien aimée, tu ne fus pas bien aimée, 
  tu ne fus pas bien aimée. »

Fanny Sheper

jeudi 11 avril 2013

Carnaval de Toulouse oO

 Les bourgeoises déglinguées et proconsomation du char de la nonconsomation du carnaval de Toulouse   avec le groupe de l'atelier théâtre Zicomatic .
 "Qu'il est formidable d'acheter, qu'il est formidableuh! "

 Photo Didier Jaquet

jeudi 7 mars 2013

Accro aux barbelés

"banlieue" de Jean Louis Millet  2009


Fil de fer aux araignées griffues
C’est ici que je traverse quand je vais te voir
C’est ici qu’on s’affranchit de la terre
C’est ici, que l’on traverse
Que les barreaux deviennent atmosphère.
C’est là que je m’écorche les doigts
Pour mieux t’entendre quand je suis trop bas.
Derrière la clôture acérée
Il y a tout ce qu’il n’y a pas ici.
Il a des bourrasques superbes
Qui éclatent folles dans des cieux libres. 
Il y a des aubes claires comme des rivières
On voit nos plumes plastiques,
Abandonnées sur le fil,
Nos petites tenues déchirées encore accrochées. 
Traces de nos évasions radieuses. 
Traces de nos corps enchevêtrés dans les barbelés
Éraflures qui nous donnent
Un plaisir étrange et mélancolique. 
C’est le rencard des rêveurs accros
Qui se bécotent entre les ronces rouillés. 
Il faut les voir s’enrouler comme des poissons avant d’éclore. 
C’est là qu’on perce la réalité d’un seul plongeon
Qu’on largue ses débris d’enclumes
C’est là qu’on tombe amoureux de la fuite
Et c’est pour ça que je t’aime autant que mon évasion. 
Barbelé aux araignées de limailles,
Tu m’as appris la liberté.

Fanny Sheper

lundi 25 février 2013

La maladie de mercure

Hg, Pb & reclining Girl   Jean Louis Millet 2013

Je porte des gants de mercure

Et des bottes de plomb

Chaque pas m’en coûte un million

Chaque geste est une lutte dans le néant

Mon temps est élastique

Car mes longues traînes de glaise

M’empêchent d’être à l’heure

Ne me pressez pas

J’ai beau me hâter

C’est un désert que je traverse

Pour arriver jusqu’à vous

Marcher c’est enfoncer son pied

Dans une terre putride et molle

Avancer, c’est encore plus dur que de parler

Rencontrer ? Impossible.  

Trop de mouvements, trop d’incertitudes

L’avenir me fatigue, j’aimerai rester ici

Trouver l’endroit, où l’on ne bouge pas.

J’ai la maladie de mercure

Celle pour laquelle, je suis toujours en cure

Celle qui rend chaque mouvement

Traversée de l’océan

Celle qui anéantit l’action

Le projet, la vie.

Mon corps n’est que sable mouvant

Plus d’espoir d’amélioration

J’ai la maladie de mercure

Le mal que les actifs

Nomment paresse

Sans savoir qu’une vie de plomb



N’est pas une vie de fainéant



Fanny Sheper

Texte mis en scéne dans le spectacle "Mon sublime ordinnaire" de la Cie Ligne Mouvante 
Publié dans Traction Brabant
Mis en Ligne sur "Au hasard de connivences"  animé par Jean Louis Millet >>
>>http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/02/19/l-oeil-la-plume-la-maladie-de-mercure.html#comments

jeudi 14 février 2013

Photo de Jean Louis Millet



SADIK PARKING

J’aime faire galoper les jolies jambes flippées
Agripper les belles seules et parfumées.
Impersonnel et mal éclairé
C’est un lieu parfait pour prendre son pied,
Pour faire toutes  sortes de méfaits
Tu y  descendras un soir ou  dans la journée
 Il fait  toujours  nuit en bas.
Tu commenceras par les escaliers  tagués
Qui t’éloignent du bruit de la vie.
Les marches  à crachats
Les couloirs coloscopiques bleus, ciels sales,
Te rendront plus inquiète et sucrée,
Ils te rendront  antilope effarouchée
Et moi je me pourlécherai.
Ma belle, ma dulcinée
Tu pressentiras  quelque chose
Comme un souffle glacé
Une odeur d’assaillant
Qui voudrait bien flirter.
Alors ton pas se pressera
Sans courir parce que
Tu veux pas paniquer
Puis tu te retourneras juste pour vérifier
Geste fatal t’aurait dit Orphée
L’épouvante va s’incruster entre tes côtes
Et ton corps va à la fois s’accélérer et se paralyser
C’est le moment que je préfère, le plus craquant
 Je te laisserai trotter jusqu’ à ta voiture
Avec tes cuisses tremblantes
Pour que tu te sentes presque sauvé.
Je te materai enfoncer la clef  et t’emmêler dans ton sac
Je te sentirai  transpirer froid,
Suffoquer au bord de la rupture.
Lorsque tu démarreras enfin, je serais déjà là.
Oh ma belle, ma terrifiée
Je t’ai déjà violé mainte et mainte fois
Et je vis en toi depuis le début.
C’est toi qui me nourris.
Alors, je te laisserai  partir
Parce que je ne suis pas un tueur,
Je ne suis même pas un  violeur

Je suis juste  ta peur.

Fanny Sheper 

Textes mis en ligne sur "Au hasard des connivences" animé par Jean Louis Millet
 >>>http://jlmi22.hautetfort.com/archive/2013/02/19/l-oeil-la-plume-la-maladie-de-mercure.html#comments